Marseille-Cassis : la plus belle des courses

Le compte-rendu de ma course arrive enfin ! J’ai pris un peu de temps mais je pense honnêtement qu’il m’en fallait pour redescendre de mon petit nuage et avoir du recul pour pouvoir en parler au mieux. J’ai aussi pris du retard suite à un petit soucis informatique. Bonne lecture !

Une course avec une saveur particulière

Ma participation à cette course a été rudement remise en question durant le mois d’octobre. Suite à divers soucis d’ordre physique après le Run in Lyon, je n’ai pas pu m’entraîner pour la distance. D’autant plus que je n’ai couru qu’une seule fois cette distance en mars 2017 lors de mon premier semi-marathon. Autant vous dire que je n’étais déjà pas sereine sur ce point. Tout juste 2 jours avant le départ, une grosse contracture au mollet entre en scène (elle est presque tombée du ciel, tellement mon activité physique était proche du néant ces derniers temps). Du coup, j’étire, je met une poche de chaud et de la crème avec laquelle je masse, plusieurs fois dans la soirée de vendredi. Je me rends compte, petit à petit, à quel point la douleur est vive et là c’est un peu le début du drame.

Le samedi matin, aucune amélioration en vue et je peine même à marcher tellement ça tire dans ce foutu mollet. Nous prenons la route pour Marseille et je dois me résoudre à annuler ma participation, sous peine d’aggraver la blessure en déchirure. Un choix difficile à accepter mais il faut savoir être raisonnable pour ne pas faire une croix sur la suite de la saison. Autant vous dire que j’ai le moral à zéro. J’attendais ce week-end depuis l’été et j’avais hâte de participer à cet événement mythique. Malgré cela, je passe à la pharmacie pour prendre un décontractant musculaire (sur conseil de mon binôme de course prévu sur cette course). Je me couche dans l’optique que je ne serais que supporter le lendemain et pour une fois à la veille d’une course, je dors comme un bébé, malgré la déception.

Réveil à l’aube pour prendre le petit-déjeuner avec les autres coureurs du voyage. Le miracle que j’espérais s’est-il produit ? Je ne sais pas, en tout cas, j’arrive à marcher sans douleur même si je sens que le mollet est sensible. C’est parti pour quelques minutes de dilemme. Est-ce raisonnable de prendre le départ ? Je sais pertinemment que l’absence de douleur ne tiendra pas sur les 20km et j’ai peur que mon mollet lâche en route. En même temps, j’ai tellement envie d’y aller… C’est décidé, je vais tenter ma chance et écouter mon corps pour m’arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

Le départ

Après avoir été strappée au mollet par un collègue ostéo et avoir enfilé mon super sac poubelle anti-mistral (la nouvelle tendance running économique de l’hiver 2018), nous partons en trottinant, avec toute la team, pour rejoindre l’entrée du vélodrome. Jusqu’ici tout va bien même si je me sens déjà fatiguée par ce petit kilomètre d’échauffement…

Nous faisons la queue pour la fouille puis nous allons remplir nos gourdes. Quelques minutes après, nous sommes invités à traverser le stade pour accéder à notre sas de départ “moins de 2h” (really ?!). Petite pause selfie dans le vélodrome et nous ressortons rapidement. Une fois à l’entrée du sas, je me rends compte de la masse de participants présents. Il y a des coureurs à perte de vue devant nous ! Tralulu.fit (mon binôme du jour) me rejoins bien accompagné par sa team de séjour ! Je rencontre en chair et en os l’adorable Giulia du compte instagram @giulia_run. Nous avançons petit à petit vers le départ. J’avale mon premier gel. On patiente encore quelques minutes et c’est parti ! Nous commençons à trottiner doucement jusqu’au passage de l’arche. Je n’ai pas étudié le parcours, du coup je ne peux que m’imaginer ce qui m’attend.

La montée du col de la Gineste

course - montée du col de la gineste

Les premiers kilomètres se passent bien. Il fait beau et chaud. Je suis mon binôme tel son ombre. J’essaie d’écouter mon corps et je reste raisonnable sur mon allure. Même si tout se passe bien sur les premiers kilomètres, je sais que tout peut arriver en quelques secondes soudainement. Au bout de 2-3 kilomètres, le dénivelé commence petit à petit à se manifester. Je suis tellement concentrée et à la fois pleine d’énergie et de joie, que les kilomètres de montée défilent sans que j’en souffre vraiment. Pourtant je les appréhendais ces 9km de montée étant donné que je ne m’entraîne presque, que, sur du plat…

Nous arrivons sur le dernier kilomètre de montée et là je suis submergée par la beauté du paysage qui s’étend devant mes yeux sur le côté droit. La roche du col et plus bas, la mer qui vient s’enfoncer dans les terres. C’est magnifique. Je profite de mon allure paisible pour filmer cette vue.

La descente aux enfers 

Zazu pendant la course

 

Une fois arrivé en haut, mon genou et mon mollet accusent le coup de ces 10 premiers kilomètres en grimpette. Dès le début de la descente, les sensations ne sont pas agréables. Ca commence à tirer fortement au niveau du mollet et une douleur apparaît progressivement au niveau du genou. Durant les 5 kilomètres qui suivent, le mollet me laisse à peu près tranquille mais le genou lui n’a pas l’air bien content ! Vers le 16ème kilomètre je me demande s’il ne serait pas plus raisonnable d’arrêter avant toute situation de non-retour… Malgré la douleur je prends du plaisir à être là, au grand air, avec cet environnement ! Je décide de continuer après avoir marché quelques mètres. Mon binôme est toujours là, non loin devant, il ne m’a pas lâché et je le remercie beaucoup de ce geste. Les 3 kilomètres suivants se font au mental. Je n’ai pas mal aux jambes comme lorsqu’on est vidé en fin de course, seulement au genou, au mollet et aux pieds qui ont pris cher à force de compenser. Les deux dernières bosses ont bien failli m’achever mais je n’ai rien lâché. Pas question d’abandonner à 2 kilomètres de l’arrivée. On passe le panneau annonçant le 19ème kilomètre. Mon binôme accélère l’allure et je sens que mon corps ne me permettra pas d’en faire de même. Il part devant pour finir en beauté et je suis contente pour lui à ce moment là ! La dernière ligne droite se déroule lentement. C’est la première fois que je ne sprinte pas pour finir et je me fais doubler par pas mal de monde jusqu’à l’arche finale. Je me rends compte que ce n’est pas important, l’essentiel pour moi ce jour là a été de franchir la ligne la tête haute d’avoir été là et jusqu’au bout.

Zazu pendant la course

Bilan

Je ne vais pas tourner autour du pot plus longtemps. Cette course est la plus belle que j’ai faite jusqu’à présent. J’étais tellement contente d’être là à cet instant que les 20km sont passés bien plus vite que je ne l’aurais imaginé, et ce malgré la douleur. Cette course et particulièrement cette édition, restera à jamais gravée dans ma mémoire tant pour sa beauté que pour ce qu’elle a représenté pour moi sur les plans physique et mental ! Désormais j’ai hâte de courir la 40ème édition en pleine forme pour en profiter encore plus.

Zazu, heureuse pendant la course

Médaille finisher de la course Marseille-Cassis